dimanche 19 mai 2013

La voie du sabre Tome 1

Thomas Day



Présentation de l'éditeur

Pour parfaire l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues aimées, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux.
Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat, et la douceur perverse de la trahison.

Avec La Voie du Sabre, Thomas Day plonge ses lecteurs dans un Japon de fantasy, un Japon du XVIIe siècle qui ne fut jamais, où la magie et les dragons existent, où le métal météoritique des sabres est trempé dans le sang. 


Avis 

En lisant la 4ème de couverture, je me suis dit que ce livre était fait pour moi : fantasy dans un japon médiéval, quel bonheur !!! Si ce n'est pas un vrai coup de coeur, jce livre m'a offert un bon moment de lecture.

Nous suivons le parcours sur de nombreuses années du jeune Mikedi sur la voix du sabre. Son apprentissage est rude auprès de son maitre Miyamoto Musashi, qui semble cacher un passé trouble. C'est un personnage un peu fantasque, buveur invétéré et amoureux des femmes. Pourtant sous cet aspect frivole, le rônin cache une maitrise des arts martiaux extraordinaire et une philosophie de vie empreinte de respect pour la Vie. Mikedi, malgré la guidance de son maître, ne pourra apprendre l'humilité et l'abnégation nécessaire pour maîtriser la voix du sabre. Il s’éloignera peu à peu de son maître pour accéder au pouvoir et à de grandes richesses. Pourtant, il y aura un prix à payer.

C'est un Japon idéalisé qui apparait dans ce récit : les samouraïs sont garant du bien et de la justice et pour cela, ils disposent de pouvoirs fantastiques. L'auteur a bien cerné la philosophie qui empreigne le quotidien au Japon : la spiritualité accompagne les choix de vie et la notion de respect est constante (dans la vie familiale, dans les liens maitre/apprenti, dans le lien avec la nature...). L'originalité de ce roman est que le personnage principal, le jeune Mikedi, n'est pas le héros de l'histoire : on le voit se muer peu à peu en un être arrogant, trop égoïste pour pouvoir comprendre la philosophie de son maître. A contrario, on ressent l'affection qu'éprouve Musashi pour son apprenti malgré les déceptions que celui ci lui fait subir : il n'arrivera pas à le conduire sur la voie de la justice, malgré son enseignement, et au contraire devenir un tyran comme son père. Ce parti pris d'évoquer un échec est assez singulier et donne tout l’intérêt à la lecture car on espère bien qu'à un moment le jeune Mikedi trouvera la bonne voie. Les émotions  et la psychologies des deux personnages principaux sont décrites avec justesse et délicatesse. Le style est sobre, efficace et très agréable à lire.
 

jeudi 2 mai 2013

Eon

Greg Bear





Présentation de l'éditeur

Le Caillou semble être un astéroïde entré par accident au début du XXIe siècle dans notre système solaire.
Mais lorsqu'il vient se placer en orbite autour de la Terre, les Russes et les Américains doivent se rendre à l'évidence.
Il s'agit d'un vaisseau spatial interstellaire de trois cents kilomètres de long.
Les sept chambres immenses qu'il recèle abritent des villes entières.
Désertes. Mais pleines de merveilles technologiques et de bibliothèques contenant des livres d'histoire, rédigés dans toutes les langues de la Terre, qui décrivent un avenir terrifiant.
Où sont passés les habitants du Caillou ?
Où conduit la dernière chambre qui semble avoir une profondeur infinie ?

La grande tradition de la science-fiction échevelée, émerveillée, sidérante.


Avis 

Raté.... Décidément je suis déçue par mes lectures en ce moment. 
En fait, j'ai accroché très rapidement à cette histoire et puis au fur et à mesure , j'ai décrochée. C'est franchement dommage car la trame du scénario est vraiment originale, très inventive et riche. C'est parfaitement documenté et mes faibles connaissances en physique ont été laminées par les apports scientifiques nombreux. 
Je ne dévoilerais pas plus le récit que ce que fait la présentation de l’éditeur, car l’intérêt de ce gros livre sont les rebondissements très nombreux. Si la première moitié du livre est redoutablement efficace, car très peu éloignée de notre monde contemporain, j'ai trouvé que la fin du livre est carrément farfelue. Je m'explique, car vous pourrez trouver étrange que je trouve de la science fiction sans queue ni tête : c'est trop ésotérique, je me perdais dans les longs passages de description et les nombreux mondes. Bref, j'ai décroché et je me suis forcé à finir le livre....
Pourtant, l’héroïne est singulière, j'aime beaucoup son côté fragile, un peu décalée mais malgré tout elle trouve beaucoup de ressources pour affronter ce monde inconnu et surtout son destin hors norme. Les personnages secondaires sont très fouillés; ils apportent une vraie richesse et intensité au récit. Bien entendu, nous avons droit à la petite histoire d'amour conventionnelle. L'analyse géopolitique est remarquable : il est sur que le déroulement des événements ne serait pas plus différent que ce qu'à imaginer l'auteur. C'est d'ailleurs le plus effrayant : est-ce que les responsables des differents pays sauraient mettre à part leurs differents et conflits pour le bien de tous ?
Le style est fluide, agréable à lire (à part les longues descriptions techniques). donc beaucoup d'éléments prometteurs mais une déception au final.

Des larmes sous la pluie

Rosa Montero






Présentation de l'éditeur



États Unis de la Terre 2119, les réplicants meurent dans des crises de folie meurtrière tandis qu’une main anonyme corrige les Archives Centrales de la Terre pour réécrire l’histoire de l’humanité et la rendre manipulable. Bruna Husky, une réplicante guerrière, seule et inadaptée, décide de comprendre ce qui se passe et mène une enquête à la fois sur les meurtres et sur elle-même, sur le mémoriste qui a créé les souvenirs qu’elle porte en elle et qui la rapprochent des humains. Aux prises avec le compte { rebours de sa mort programmée, elle n’a d’alliés que marginaux ou aliens, les seuls encore capables de raison et de tendresse dans ce tourbillon répressif de vertige paranoïaque.
Rosa Montero choisit un avenir lointain pour nous parler de ce qui fait notre humanité, notre mémoire et notre identité, la certitude de notre mort et de celle de ceux que nous aimons. Ses personnages sont des survivants qui s’accrochent à la morale politique, à l’éthique individuelle, à l’amitié et à l’amour. Elle construit pour nous un futur cohérent, une intrigue vertigineuse et prenante pour nous parler de notre mort et de l’usage que nous faisons du temps qui nous est imparti. Elle écrit avec passion et humour, les outils essentiels pour comprendre le monde.

Avis

Raté, c'est le premier mot qui me vient pour définir mes sentiments envers cet ouvrage et pourtant il était prometteur par son thème. Il m'a été présenté comme une œuvre de science fiction, proche de Blade runner (et comme ce film m'a marqué). Pour ceux qui l'ont vus, le titre est plus qu'évocateur. Si les questions métaphysiques sur ce qu'est un être humain, qu'est ce qui le définit et les machines sont elles des êtres vivants, alors oui, on retrouve ce questionnement de fond. Plus moderne, il est plus centré sur les impacts des améliorations physiologiques et génétiques sur notre condition humaine. 
Je pense que ma déception est certainement du au fait que je n'ai pas du tout accroché avec le personnage principal : ce côté, personne ne m'aime, personne ne me comprend, et donc je me pose en victime perpétuelle, m'a tout simplement exaspéré. Pourtant, le scénario est inventif, le monde crée est riche, original avec beaucoup de nuance et de couleurs. Les personnages secondaires sont bien plus intéressants et apportent beaucoup de chaleur à ce récit au final assez sombre. Il y a une réflexion intéressante et assez subtile sur la mort : programmée ou non, cela fait il une différence? Personnellement, je ne suis pas sûr car qui peut dire si on sera encore vivant demain ou dans un mois. Enfin , j'ai beaucoup aimé les analyse sur les souvenirs sur ce qu'est le souvenir et comment ils nous construisent.
Alors pourquoi je n'ai pas accroché ? Il me manque quelque chose d’indéfinissable. Le style est fluide, assez agréable à lire, mais il manque un certain dynamisme ou un manque de sensibilité. L'aspect caricaturale de l’héroïne a aussi été certainement un frein pour que ce livre m'emporte.
Dommage............ 

dimanche 7 avril 2013

Dark horse

Craig Johnson

 

Présentation de l'éditeur

L'affaire paraissait pourtant simple. Wade Barsad, un homme au passé trouble, a enfermé les chevaux de sa femme Mary dans une grange avant d'y mettre le feu. En retour, celle-ci lui a tiré six balles dans la tête durant son sommeil. Telle est du moins la version officielle. Mais le shérif Walt Longmire ne croit pas à la confession de Mary. Persuadé de son innocence, Walt décide de se rendre sur les lieux du crime. Il débarque incognito à Absalom, la petite ville du comté voisin – où il n'a pas juridiction– et se heurte très vite à l'hostilité de la plupart des habitants. Mais Walt n'est pas là pour se faire des amis, et il ne tardera pas à découvrir qu'une grande partie de la population avait de bonnes raisons de vouloir la mort de Wade.


Dark Horse est un polar tendu comme une corde. Craig Johnson entraîne son shérif dans une chevauchée palpitante à travers les paysages rudes et désolés du Wyoming sans jamais se départir de son humanité et de son humour habituel.

Avis

Craig Johnson est une vraie découverte pour moi. Dark horse est mon premier roman de cet auteur car j'ai parfois beaucoup de mal avec les auteurs dit à la mode.  C'est original, trés bien écrit avec une intrigue policière prenante.

Nous découvrons donc Walt Longmire, enquêtant, sur le meurtre de Wald Barsad, qui est personnage peu sympathique et peu apprécié de son entourage. Le sherif Longmire, pétri d’humanité, ne croit pas à la culpabilité de Mary, la femme de Wade. Cette femme brisée, est enfermée actuellement dans la prison du shérif : elle aurait tué son mari car celui ci aurait provoqué volontairement l'incendie, qui a tué les chevaux de sa femme, véritable passion pour elle. C'est pour Wade un retour à la terre de son enfance, un peu douloureux. Il rencontrera nombre de personnages hauts en couleur, quoique taciturnes et deroulera peu à peu les fils trés complexe de l'énigme, bien loin des premières apparences.

Quelle atmosphère !!! on est très rapidement immergé dans cette ambiance sombre de la campagne profonde des États Unis : l'étranger est considéré comme indésirable et les histoires des habitants sont des secrets à protéger et à conserver. Arides dans l'expression de leurs sentiments, à l'image la région, les habitants ont pourtant le sens de l'honneur et de l'entraide. Ces personnages secondaires hauts en couleurs ont une vraie personnalité.
Le personnage de Walt Longmire n'a rien d'un John Wayne : bienveillant, tourmenté par l'absence de sa fille, il ne peut que comprendre le fonctionnement des habitants de Absolom, ayant lui même grandi dans cette région. Son flair et sa patience lui permettront de découvrir la vérité tout en mettant en danger sa propre vie. L'intrigue est parfaitement construite et les indices distillés au goutte à goutte donnent une réel dynamique du récit. 

C'est magnifiquement écrit. L'auteur a vraiment une plume, qui décrit avec exactitude et une certaine poésie ce mode de vie. Je me suis laissé entrainé avec grand plaisir dans cette ambiance si particulière, avec ce héros attachant.

samedi 6 avril 2013

Pierrot-la-Gravité





Haru et Izumi sont deux frères très liés depuis l'enfance. Haru est issu d'un viol subi par sa mère, mais les parents n'ont jamais caché cette réalité aux enfants et la famille est restée soudée autour de ce drame.
Izumi travaille pour une société de tests génétiques, tandis que Haru passe ses journées à nettoyer les tags de la ville. Quand d'étranges incendies se mettent à éclater ici et là, annoncés par de mystérieux graffitis, les deux frères décident de mener l'enquête. Les signes mis bout à bout forment un rébus dont ils s'efforcent de percer le sens.
Au-delà d'une énigme policière aux péripéties étonnantes, c'est la personnalité attachante des deux frères qui captive, ainsi que le charme des dialogues entre humour et émotion, émaillés d'interrogations sur le bien, le mal, et les questions éthiques posées par les progrès de la science.
On reconnaît dans ce roman la «marque de fabrique» d'Isaka Kôtarô : création d'un univers original, à la croisée du roman policier, du fantastique et du manga, et mise en place d'un puzzle auquel on peut être assuré que pas une pièce ne manquera lors du dénouement, toujours surprenant.

Né en 1971, ISAKA Kôtarô fait son apparition sur la scène littéraire japonaise en 2000 avec La Prière d'Audubon, paru aux éditions Picquier en 2011. Auteur prolifique et inclassable, il déploie un univers très original, au carrefour du thriller, du fantastique et du roman d'initiation, dans la filiation de Murakami Haruki.
Son succès auprès de la jeunesse japonaise ne se dément pas : il est l'auteur d'une série de mangas célèbre, Le Prince des ténèbres et cinq de ses romans, dont Pierrot-La-Gravité, ont déjà été adaptés au cinéma. 

 Avis

 Isaka Kotaro est un écrivain très connu au Japon , et ses œuvres sont peu édités en France actuellement.

Haru et Izumi sont deux frères aux personnalités opposés, liés par un drame familial. Haru est né d'un viol et malgré des parents aimants, qui ont dépassé avec courage et intelligence cette différence, il se sent marqué par ce destin. Son frère Izumi l'admire beaucoup et l'entoure autant qu'il peut. Leur mère est décédée depuis plusieurs années et leur père, atteint de cancer, est en fin de vie.
Une série d'incendie avec des symboles étranges sont commis dans la ville. Par jeu et par défi envers son père et son frère, Izumi se met à enquêter pour découvrir le sens de cette énigme. Au cours de son périple, il rencontrera une jeune fille singulière et d'autres personnes plus ou moins sympathiques. Redoutant une fin terrible, Il découvrira d'autres vérités, qui le lieront à jamais à son frère.

Ce roman est une ode à l'amour fraternel. Le lien entre les deux frères est subtilement décrit avec tous ces sentiments contradictoires : jalousie, envie, admiration, protection...On ressent beaucoup de tendresse entre les deux frères, certainement dû à cette histoire familiale mais surtout grâce à l’éducation tolérante et bourrée d'amour de leurs parents. L'histoire est originale : elle pourrait être glauque mais au contraire l'auteur en fait une leçon de tolérance et de résilience. L’énigme policière n'est qu'un prétexte pour explorer le parcours des deux frères depuis l'enfance. Ce sera aussi la fin d'une période de leur vie; à travers cette épreuve, chacun deviendra réellement adulte et pourra envisager une vie future sans les poids du passé.

Isaka Kotaro a un style fluide, agréable à lire. Le roman est intéressant mais je me suis parfois ennuyé. De plus, j'ai parfois eu du mal à suivre l'intrigue entre les allers retours incessants dans le passé des frères.