mardi 11 septembre 2012

Cent vues du mont Fuji

DAZAI Osamu


Présentation de l'éditeur
C’est par ces récits majeurs que Dazai Osamu (1909-1948) a laissé une empreinte considérable sur la littérature japonaise moderne, suscitant encore de nos jours une immense admiration. On le lit dans les écoles, on le commente, on le cite : il est maintenant un classique du XXe siècle au panthéon littéraire du Japon.
Une vie traversée de doute, d’inquiétude, de dégoûts. Une réputation scandaleuse de buveur désespéré, d’amoureux suicidaire et d’amateur de drogues, le suivra toute sa vie. On peut lire ces récits, tous nourris de la vie de l’auteur, comme autant de croquis, de “choses vues”, comme autant de photographies que l’on disposerait dans un album si l’on veut découvrir un homme ; mais il faut les relire pour découvrir un écrivain, pour entendre cette “petite musique”, ce curieux mélange de véhémence, d’humour et de familiarité qui, dans un même récit, dans une même page, fait coexister l’envolée lyrique, l’émotion murmurée et le ton du journal intime. Tout cela concourant à donner l’impression d’une sorte de narcissisme honteux que rachèterait une perpétuelle dérision.

Avis
Dazai Osamu est mort en 1948, mais il fait toujours l'objet d'un culte au Japon. Pour avoir été en révolte contre une société rigide et conformiste, il demeure l’éternel favori des jeunes gens. C'est un riche héritier d'une famille de classe dirigeante; qui le bannit pour avoir sympathisé avec les idées communistes. De ce fait, il restera très souvent dépendant de son frère, chef de la famille et devra toujours trouver les moyens pour survivre. Ses relations avec les femmes ont été sources de beaucoup de scandales : il a vécu avec une geisha de basse extraction, puis a laissé une jeune femme, qu'il connaissait à peine, mettre fin à ses jours dans le premier des trois "suicides d'amour" et, comble du scandale, il a exploité ces événements pour en faire la source de son inspiration littéraire. Tout cela est décrit ou suggéré de façon romancée dans Les Cent vues du mont Fuji
Mr Dazai est un écrivain maudit, qui s'est noyé dans l'alcool, les femmes et autres. Ce que l'on ressent à travers ce livre c'est surtout son désespoir, une lucidité cruelle sur ses insuffisances et tout ce qu'il détruit (lui-même et autour de lui). Mais en même temps, les épisodes se succèdent harmonieusement, de façon c'est dynamique, et c'est bourré d'humour et d’auto-dérision. L'épisode du chien errant est hilarante et très savoureuse. Enfin, j'aime la nostalgie dans les descriptions de la vie quotidienne du Japon au début du siècle.

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