lundi 24 septembre 2012

Le Mont Crépitant

DAZAI Osamu

 

Présentation de l'éditeur

« A voix haute il lui lit des contes comme  » Momotarô « ,  » Le Mont Crépitant « ,  » Le moineau à la langue coupée « ,  » Les Deux Bossus  » ou  » Monsieur Urashima « . Bien qu’il soit pauvrement vêtu et qu’à sa figure on le prenne pour un idiot, ce père est loin d’être un homme insignifiant. Il possède en effet un art vraiment singulier pour imaginer des histoires.

Il était une fois, il y a bien, bien longtemps… 

Ainsi, tandis qu’il lui fait la lecture de sa voix étrange et comme stupide, c’est une autre histoire, toute personnelle, qui mûrit au fond de son coeur.  » Voici des contes populaires qui figurent parmi les plus célèbres au Japon et auxquels le grand écrivain Dazai Osamu (1909-1948) donne une interprétation personnelle par la voix d’un narrateur quelque peu original, censé les lire à sa fille dans un abri anti-aérien.

Avis 

Dans toute son œuvre, DAZAI Osamu a composé des écrits à fortes teneurs autobiographiques, dans un style simple, ironique et plein d'humour. "Le Mont Crépitant" est un recueil de contes populaires, avec une interprétation originale et personnelle du narrateur, qui les lit à sa fille dans un abri antiaérien. Les récits des contes sont donc ponctués par des réflexions personnelles sur le sens de événements et les personnages, ainsi que des allusions autobiographiques avec toujours une tonalité humoristique.

Le premier conte est Les Deux Bossus :  c'est une petite histoire où deux êtres, atteints de la même difformités, en font un atout positif ou non. Pourtant, chacun des deux en sera tout de même affectés négativement.

Le second conte, très poétique comme une œuvre de Hayao Mikasaki, est Mr Urashima. C'est l'histoire d'un homme un peu imbu de sa personne, qui est conduit par une tortue dans le palais du dragon. Bon nombre de ces certitudes et de ses convictions seront modifiés par ce voyage. C'est le conte le plus esthétique, avec de longues descriptions pour créer un monde irréelle et merveilleux.

Le troisième conte est Le Mont Crépitant, récit cruel où un raton, ayant bien peu de qualités, sera le jouet d'un lapin/jeune fille tortionnaire. La frontière entre le bien et le mal est bien difficile à distinguer.

Enfin, le dernier conte est Le Moineau à la langue coupée, est celui qui correspond plus à la tradition japonaise : amours contrariés, femme/oiseau, vieille femme qui sera punie par cupidité, présence de démons dans tous les aspects de la vie traditionnelle....

Dans l'ensemble de ces contes, les personnages sont des êtres profondément solitaires (par choix ou non), incompris de leur entourage et qui verront le sens de leur vie se modifier le plus souvent négativement à la fin de l'histoire. Cet aspect pessimiste est un des traits caractéristiques de Dazai, homme autodestructeur ayant une estime de lui-même désastreuse. Le choix des contes de ce recueil n'est donc pas anodin.

Même si ce livre est un recueil de contes populaires et donc à destination des enfants, je ne le considère pas comme étant lus par les plus jeunes. Le style simple, l'humour , le description vivante des situations et des personnages pourraient correspondre à un public jeune. Mais ce sont les commentaires, les digressions qui sont plus dédiés à un public adulte : la trahison, la honte, l'amour à sens unique, la distinction, la jalousie amoureuse sont des thèmes plus adultes.

C'est un livre qui se lit très facilement et qui donne des explications sur les coutumes et les mœurs japonaises de façon ludique.

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