dimanche 2 septembre 2012

Shirobamba

INOUE Yasushi


Résumé de l'éditeur
 C'était pendant la quatrième ou cinquième année de l'ère Taishô, il y a donc environ quarante ans.
Les enfants avaient l'habitude, le soir, de courir ça et là sur la route du village en criant " Les Shirobamba ! les Shirobamba ! " Ils poursuivaient ces petites bêtes blanches qui flottaient comme des flocons d'ouate dans le ciel commençant à se teinter des couleurs du crépuscule. " Ce roman-là, tous les Japonais le connaissent par coeur. Dans l'oeuvre abondante de Yasushi Inoué, c'est sans doute le plus frais, le plus charmeur.
Très largement autobiographique, il raconte l'enfance au début du siècle d'un petit garçon qui s'appelait Kôsaku. Comme Inoué lui-même, il grandit non pas auprès de ses parents, mais de la maîtresse de son arrière-grand-père, une ancienne geisha. Entre le petit garçon et la vieille femme se tisse une relation toute de tendresse, une complicité un peu féerique, présentée sous forme d'une série d'exquis petits tableaux naïfs aux couleurs vives...

Avis
Mr Inoue sait admirablement nous entraîner dans son univers. Ce roman est en grande partie autobiographique car lui-même a été élevé par sa grand-mère ancienne geisha pendant que son père effectué des missions militaires.

On découvre la vie quotidienne de Kosaku , très attaché à sa grand-mère Onui, sa vie d'écolier et ses rapports avec la "maison d'en haut" où vivent ses vrais grand-mère et grand-père ainsi que leurs enfants et petits-enfants. Même si le garçon va chaque retrouver ses oncles et ses tantes (du même âge que lui) pour jouer en leur compagnie, l'amour familial est avec sa grand-mère.
Son univers se résume à ce petit cercle familier : le village, l'école, la maison d'en haut, les fêtes de villages, l'établissement de bains et la rivière où il va se baigner avec les copains. La ville lui est inconnue et sa visite annuelle à ses parents devient une véritable expédition, voire une épreuve. Face à la froideur de sa mère et à l'indifférence de son père, Kôsaku préfère largement son petit village, ses plaisirs simples et la tendresse de sa grand-mère. Le fossé entre les habitants de la ville et de la campagne est important en ce début 19ème siècle : ce roman met particulièrement en reliefs le jugement négatif des citadins envers les autres habitants des campagnes. Ces derniers ne sont pas non plus épargnés : la prégnance du qu'en dira-t-on et des coutumes, les ragots entre femmes et les rivalités familiales rendent parfois la vie difficile. Une des tantes de Kôsaku, à qui il est particulièrement attaché et attiré même, fera scandale par sa relation avec un des instituteurs célibataires du village.
C'est donc un portrait frais, plein de douceur, que nous livre Inoué sur la vie dans un village de campagne du début du siècle, à travers le regard innocent du jeune Kôsaku. Celui-ci, insouciant, porte un regard honnête sur les choses sans la perversion et l'expérience des adultes. Il vit sa vie au jour le jour et apprécie les petits bonheurs quotidiens. Sa relation avec Grand-mère Onui est extrêmement touchante et pleine de sensibilité. La vieille femme lui voue une véritable admiration et Kôsaku le lui rend bien. Mais Kôsaku grandira, expérimentera les premières fois et découvrira la vie et la mort. Il apprendra que la douleur et la tristesse font aussi partie de la vie.

Shirobamba est écrit avec simplicité et le texte n'a d'autre but que d'être un témoignage du temps qui passe. C'est plus une description de la vie de Kosaku , qu'une véritable intrigue, mais d'une précision nostalgique. J'aime cette histoire simple d'un enfant, la tendresse de sa relation avec sa grand-mère. Mr Inoue nous montre les difficultés de se confronter à l'extérieur, loin du cocon, les relations parentales pas si simples, la jalousie et les différences sociales. C'est très riche et magnifiquement écrit.

A savoir : Inoué a donné une suite à l'enfance de Kôsaku dans son roman "Kôsaku" où nous retrouvons le jeune garçon, deux ans plus tard.



 

 

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