dimanche 31 mars 2013

Chansons populaires de l'ère Showa

Murakami Ryü




Présentation de l'éditeur

Six jeunes paumés dépourvus d’émotions et de buts dans la vie entrent en guerre avec six femmes de la fin de la trentaine, divorcées en manque d’amour, dans une spirale de violence qui voit les cadavres s’accumuler avant de culminer en une explosion atomique qui raye de la carte tout un quartier de Tôkyô.
Étrangement, la confrontation à cette extrême violence rompt leur solitude et donne enfin un sens à leur vie. « Seul le meurtre conserve de nos jours une signification », ainsi que l’affirme l’un d’eux.
Murakami a écrit une fable très noire, qui est aussi un karaoké littéraire jouant avec les références aux mangas, à la culture urbaine et aux chansons populaires japonaises de la fin du vingtième siècle.

L’auteur : Murakami Ryû est reconnu comme l’un des chefs de file de la littérature contemporaine japonaise. Il publie son premier roman, Bleu presque transparent, en 1976 qui obtient la même année le prestigieux prix Akutagawa, l’équivalent du Goncourt au Japon. Mais c’est dans Les Bébés de la consigne automatique que son talent se confirme. Dans un style déroutant mêlant la poésie à des images de bande dessinée, avec une imagination foisonnante, Murakami offre une vision de cauchemar du Japon de la fin du vingtième siècle, et un reflet à peine déformé de notre monde moderne. 

Avis 
Encore une fois Ryû Murakami nous entraine dans un monde délirant où la violence et l'absence de relations humaines dominent. C'est noir, violent, marqué par le désespoir et l'absence d'avenir.

Dans une ville quelconque, un groupe composé de jeunes hommes désœuvrés, liés par l'alcool et le désœuvrement, font des karaokés délirants. En parallèle, un groupe de jeunes femmes s'est constitué par mimétisme (elles ont toutes le même prénom) même si les relations restent plutôt superficielles. Le meurtre sans objet d'une des leurs par un de ces hommes va entrainer les membres de ces deux groupes dans une escalade de violence mortelle pour la majorité d'entre eux. Pourtant, c'est ce parcours teinté de sang qui va faire émerger des relations humaines teintés de sincérité et d’émotion.

Le monde décrit par Murakami Ryû est effrayant :  les hommes se côtoient sans réellement échanger chacun emmuré dans sa solitude et son égoïsme. La violence est le seul moyen qui les font se sentir vivant et les sorte de leur léthargie. Il y a une critique acide de la société contemporaine qui fait naître des hommes et des femmes n'ayant aucune morale, aucun objectif, aucune capacité à communiquer même avec les membres les plus proches.La société comble leur manque mais ne font pas d'eux des êtres sensible et sensibilisés. 

C'est très bien écrit, facile à lire et le style de Murakami est toujours aussi efficace. Les événements les plus horribles sont présentés comme des scènes irréelles, avec une touche d'ironie et d'absurde qui m'a beaucoup fait penser au style shonen de certain manga (one piece...). La psychologie des differents personnages est aussi très juste : on comprend bien leur mode de fonctionnement et les racines de leur mode de pensée désaxée. J'ai été très touché par la fin de ce livre :e chaos final est poignant mais contrebalancée par une certaine ironie.

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