samedi 23 mars 2013

Pays de neige

KAWABATA Yasunari


Présentation de l'éditeur

À trois reprises, Shimamura se retire dans une petite station thermale, au coeur des montagnes, pour y vivre un amour fou en même temps qu'une purification. Chaque image a un sens, l'empire des signes se révèle à la fois net et suggéré. Le spectacle des bois d'érable à l'approche de l'automne désigne à l'homme sa propre fragilité.«Le rideau des montagnes, à l'arrière-plan, déployait déjà les riches teintes de l'automne sous le soleil couchant, ses rousseurs et ses rouilles, devant lesquelles, pour Shimamura, cette unique touche d'un vert timide, paradoxalement, prenait la teinte même de la mort.»Yasunari Kawabata, le plus grand écrivain japonais contemporain, a obtenu le prix Nobel de littérature en 1968.

Avis
Shimamura est un homme d'affaires de son temps, un peu oisif et désœuvré, où avoir une maîtresse est chose courante. On sait peu de choses sur son passé mais il rencontre par hasard, dans un pays reculé une jeune geisha, Komaki, aux jeux sensuels. Mais simultanément, il est aussi étrangement attiré par les jeux de regard de Yuko. Son histoire d'amour avec Komaki se deroule épisodiquement sur plusieurs années et se terminera avec la mort violente de Yuko.

Il est difficile de resumé cette oeuvre car comme un impressionniste, Kawabata déroule son récit par petites touches subtiles. L'amour est intimement lié avec la mort et ce pays de neige, spectral, ne parvient pas à protéger les âmes les plus pures. C'est une magnifique description de la vie japonaise en montagne du milieu du XXème siècle et aussi des mœurs : les relations amoureuses sont complexes et connaissent peu un fin heureuse. 
Le récit se déroule lentement, et beaucoup d’éléments sont plus suggérés, que décrits; cela peut dérouter les lecteurs peut habitués à ce type de style d'écriture.

Ce n'est pas mon livre préféré de Kawabata car j'ai trouvé les personnages un peu caricaturaux : Komaki a des réactions excessives et franchement je la trouve insupportable avec ses colères et caprices. Shimamura supporte avec un stoïcisme, qui pourrait passer pour un détachement égoïste. Son incapacité a exprimé ses sentiments et son attirance pour Yuko peut aussi exaspérer notre nature occidentale. Seule la troublante Yuko possède une certaine profondeur; son personnage est moins présent dans le récit mais son désespoir, qui semble la conduire inexorablement vers la folie, plane comme une ombre sur les amours des deux personnages principaux. La fin tragique, d'une beauté sombre, est magnifiquement écrite et clôt le récit avec subtilité.

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