NAKAGAMI Kenji
Résumé de l'auteur
Six récits composent ces Mille ans de plaisir - cette «extase millénaire» où mille renvoie à «des milliers, des millions d'années», et où le plaisir signifie à la fois volupté et toutes les joies, liesses collectives ou béatitude de l'âme -, non à la façon d'épisodes successifs, mais comme autant de cercles qui tracent, hors du temps mesurable, dans la mémoire d'une vieille accoucheuse qui a vécu cent «et même mille ans», un espace de répétition où chacun des six héros accomplit le même parcours qui le conduit à la mort précoce. Mais toute cette histoire n'est peut-être qu'un «rêve» sans âge, rêvé par une fleur un soir d'été.
Une même erreur tient les six héros, tous issus du clan Nakamoto: c'est l'ombre de la mort, leur lien avec l'autre monde qui, pour la mère Oryu, se lit clairement dans leurs actes — accouplements bestiaux, vols, meurtres, rêve de fonder un monde nouveau — marqués par la même intransigeance. Tous veulent faire flamber la vie, la consumer, et n'ayant pas la lâcheté de s'épargner, ils ont l'innocence de l'enfant.
Avis
Accoucheuse et pythie, âgée de cent
ans "et même mille ans", le mère Oryû raconte- ou rêve?-
l'histoire de six beaux et farouches gaillards, qui a lieu entre 1945
et 1960. Ce récit ne se déroule pas à la façon d'épisodes
successifs, mais comme une même histoire qui se répètent encore et
encore à travers les générations. Habités par une faute qu'ils
ignorent, victimes du sang des Nakamoto, tous commettent des méfaits,
vols, meurtres et accouplements bestiaux avant de s'abimer dans une
mort précoce. Le bouddhisme populaire, que pratique l'accoucheuse,
leur reconnaît un certaine irresponsabilité et les considère
plutôt comme des victimes d'une malédiction qui doit s'accomplir
inexorablement. La mort de ces innocents est utile, même si le
dénouement est reportée car la dernière et septième victime n'est
pas encore née.
Six nouvelles composent ces Mille ans de plaisir, cette
«extase millénaire» où mille renvoie à «des milliers, des
millions d'années» :- L'Oiseau Hanzō
- Le Carrefour des Six-Voies
- L'Arbre aux tengu
- Tennin Gosui
- Conte de la plata
- Les Ailes de Kan'na-Kamui
L'écriture est vraiment sublime, fluide, très imagée, parfois poétique.
Pourtant, je n'ai pas vraiment aimé ce livre car j'ai trouvé les nouvelles très semblables, avec une répétition de l'intrigue et des discours de l'accoucheuse au final assez lassants. Je n'ai pas été sensible aux aspects étranges (en raison des croyances et de la religion) car cela n'apporte pas un éclairage singulier à l'intrigue. Enfin, j'ai eu du mal à suivre ses multiples récits qui n'ont pas de liens chronologiques.
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